Le maine coon , histoires et légendes

 

Un peu d’histoire , son origine , les différentes légendes .

 

Le Maine Coon fut remarqué pour la première fois par l’homme dans l’état du Maine (d’où son nom). 

 

Le Maine Coon, considéré comme la plus ancienne race naturelle de chat des Etats-Unis, serait…

 

Son origine n’est pas clairement définie. La fascination pour ce chat a donc  fait naître beaucoup de légendes à son sujet.

 

-  La plus connue mais la plus improbable voudrait que le Maine Coon soit issue de l’union d’un chat sauvage et d’un raton laveur « racoon » ,en raison de la robe et de la queue. Et peut être aussi à cause de son attirance pour l’eau .Cette idée est saugrenue et  totalement impossible scientifiquement car il s'agit d'espèces aux chromosomes et aux gènes différents....

Mais cette légende aura suffisamment marqué les esprits pour que la race en porte le nom. En effet, Coon vient de racoon qui signifie raton laveur en anglais.

-  Le maine coon aurait hérité de la taille et des plumets que l’on trouve au sommet de ses oreilles ( lynx tips ) d’un ancêtre lynx . Encore un fantasme d’amour illégitime avec un animal sauvage ! Si la génétique n’exclut pas formellement un tel accouplement , du moins , en théorie , dans la pratique , cela est complètement utopique .

 

-  Pour un "seigneur" comme le Maine Coon, il fallait des origines royales…

Le Maine-Coon était issu des 6 chats de la reine de France, Marie-Antoinette !!!Cette hypothèse mérite d’être contée. Un certain capitaine Nathaniel CLOUGH, marin de son état, avait une propriété familiale à Wiscasset dans la région d’Edgecombe, située dans l’état du Maine. Cette maison familiale se situerait dans une île « en travers » de Sheepscot River.L'existence de ce personnage est attestée . Ce dernier, fervent défenseur de la couronne française aurait eu pour mission d'enlever la reine aux geôliers de la révolution pour la sauver de l’échafaud, mais Marie Antoinette n'aura jamais vu le Maine, ne quittant la prison des Tuileries que pour aller perdre la tête à la Concorde...Les biens les plus précieux et les bagages étaient partis à l’avance vers le bateau… Et ses chats ? Selon la légende, ils auraient connu un sort plus heureux, embarquant dans le bateau du dit capitaine en effet il partit donc pour Boston avec son chargement, sans sa propriétaire, et ramena le tout chez lui. Ces 6 chats ( persans ou « angoras »  ) ramenés, dans l’île ( probablement Davis Island ), se croisèrent avec les chats locaux pour donner naissance à une race vivant « à l’état de nature », c’est à dire semi sauvage dans l’état du Maine !!!. Cette thèse, très romanesque, a été soutenue par Mary L. Daniels  dans le journal hebdomadaire de « Wiscasset Booth » du 22 juillet 1994 sous le titre « « Of cats and queens »  et reprise, par certains media américains, car valorisante pour la race du Maine Coon.  Cette légende est hélas (adieu le sang bleu !) mise à mal par le fait qu'un jeune aventurier breton,Garneray (1783-1857), également peintre et écrivain, vers 1793, possédait un Maine Coon déjà parfaitement typé  

- Il est possible que les ancêtres des Maine Coons aient été ramenés par les Vikings. Il est effectivement reconnu que ces derniers voyageaient avec des chats pour préserver leurs vivres, leurs voiles, cordages et le bois de leurs navires des attaques de rongeurs, la race se serait développée à partir de croisements entre les chats de ferme locaux et les autres chats à poils longs ou mi-longs importés par les Vikings. Cette hypothèse est appuyée par la ressemblance entre turc de van,  sibériens  , norvégiens et enfin maine coon dont les origines géographiques correspondent aux déplacements des vikings . Cette ressemblance peut aussi s’expliquer par le fait que le climat hivernal de la Nouvelle-Angleterre et de la Norvège sont identiques et auraient donc conduits à sélectionner les mêmes spécificités physiques .

Selon les Sagas, Leif Ericson aurait colonisé le mythique Vinland autour de l'an Mil. Ces navigateurs se sont probablement établis dans l' "Anse aus Méduses (Meadows), à Terre-Neuve, où les archéologues ont retrouvé les traces d'un village scandinave. Dans les tombes, des squelettes de chats accompagnaient ceux des humains. Les Vikings confrontés aux habitants locaux (Skraelings) ont abandonné cette première colonie du Nouveau Monde, leurs chats norvégiens retournant quant à eux à l'état sauvage, acquérant au fil des ans quelques traits distinctifs par le biais des lois de la sélection darwinienne. C'est probablement là que les marins malouins qui, avant Christophe Colomb, fréquentaient ces parages en quête de morues, ont récupéré des Maine Coons.

-   Encore une … Au XIX siècle , Madame Pierce , une des premières propriétaires de maine coon a émis l’hypothèse que ce chat était arrivé par la mer , mais pas grâce aux vikings mais plutôt par les riches familles du Maine qui possédaient de luxueux bateaux et qui voyageaient beaucoup. Ils auraient ramenés de leurs expéditions de nombreux animaux de compagnie exotiques, notamment pour amuser les enfants .La deuxième hypothèse de Madame Pierce était que des chats angoras furent embarqués à bord des bateaux marchands pour chasser les rats . Dans les deux cas , ils auraient débarqués sur la côte Est et se seraient mélangés aux chats locaux à poils courts .

- Selon une autre théorie,autre capitaine , autre histoire , marin Anglais qui naviguait entre le Maine et l’Europe . Il adorait les chats notamment les persans et les angoras qui étaient très populaires en Angleterre à l’époque . Un chat débarqua un jour dans l’État du Maine ; s'enfuit dans les forêts avoisinantes et s'accoupla aux chats sauvages et chats locaux qui y vivaient. La race se développa probablement selon le processus de sélection naturelle où seul les mieux adaptés survécurent. Les chatons issus de ces rencontres auraient été surnommés «  les chats de Coon » . Ainsi a été crée la légende du capitaine coon

 

On peut raisonnablement en déduire que le maine coon résulte de la rencontre de chats présents sur des bateaux et d’un pays au climat et au terrain très difficile . Avec la rencontre de chat « locaux » on a eu la naissance d’une race adaptée à son environnement par sélection naturelle . Et est donc par ce fait une race dites naturelle , ou du moins les ancêtres de nos maine coon l’étaient . Après la nature , vient le rôle de l’homme . La nature sélectionne les traits nécessaires  à la survie n l’homme lui sélectionne les caractéristiques qu’il trouve désirables pour des raisons soit esthétique soit pratiques .
 

Ce qui est vraiment sûr, c'est que la race est ancienne et que les éleveurs ont su garder à ce superbe animal toute son allure sauvage et ont réussi à le rendre populaire. Peut-être est-ce là sa véritable noblesse.

La reconnaissance

En 1878 à Boston il y avait 12 maine coons inscrits à la première exposition féline .

Cette race fit sensation en 1895, au Madison Garden de New York, via une femelle brown tabby répondant au nom de "Cosey",  et un mâle "King Max",  appartenant à Frances Pierce a dominé les concours de Boston pendant les 3 dernières années du 19ème siècle. Puis vint le 20ème siècle et une certaine « éclipse » des  Maine coon au profit des Persans récemment importés sur le sol américain. La dernière "victoire" d'un chat du Maine, race jugée alors trop "terroir" et pas assez "exotique" eu lieu à Portland en 1911. Au début des années 50, il y eu la création d'un club régional pour éviter que la race tombe dans l'oubli et un premier standard fut même couché sur papier en 1956 par le Dr.Rachel Salisbury, juge félin (et également éleveuse de Persans).Bien qu'armées de passion et d'énergie, les deux fondatrices, Alta Smith et Ruby Dyer, durent renoncer en 1963, ne trouvant personne pour reprendre le flambeau ...En août 1968, des éleveurs de la première heure (Tati-Tan, Norwynde, Whittemore) créent la MCBFA (Maine Coon Breeders and Fanciers Association) avec pour objectif la reconnaissance de la race dans les expositions félines ce qui les amena à s'entendre sur un standard consensuel. Peu à peu cette race fut reconnue par les différentes organisations félines américaines, la dernière ayant été la CFA (Cat Fanciers Association) en 1976.

En France, c'est en 1981 que le premier Maine Coon, "Charly de Silvercoon", un mâle noir et blanc est arrivé. L'association féline du Maine Coon, club de race a été créé en 1987.

En Europe, c'est en 1983 que la FIFé a reconnu le Maine Coon. Au préalable, les tous premiers Maine Coons étaient arrivés en Allemagne (la chatterie Heidi Ho s'y était installée un peu plus de 2 ans dans les années 1970) et en Suisse.

On voit donc à travers cet historique que depuis maintenant 4 décennies, ce sont les hommes qui ont pris le relais dans la "sélection" de cette race "naturelle".

En effet, la population naturelle n'étant pas strictement homogène, cela suppose de sélectionner en son sein quelques individus dont on s'emploiera à perpétuer les traits et de s'entendre sur des critères de définition de la race; le standard . Ainsi quoi de plus paradoxal que de vouloir standardiser  une race "naturelle"....Toujours est-il que jusqu'à la fermeture des livres d'origine de la CFA (début1980), il y a eu environ 150 chats enregistrés et utilisés comme fondateurs de lignées (ce qui peu sembler peu pour baser toute une race et présenter des risques d'importantes consanguinités...). Certaines de ces lignées ont été plus utilisées que d'autres, ainsi les descendants d'un couple issu de l'élevage Heidi-Ho  Andy Katt  (principal ancêtre des coons actuels) et Bridgett Katt,  tous deux nés en 1969, à savoir Sonkey Bill  (petit-fils d'Andy et de Bridgett) "marié" à Polly Adeline . Les chatons nés de ce mariage (entre 1979 et 1982) furent surnommés "les clones" en raison de leur forte ressemblance...

Ces "clones" étant très beaux, représentant l'image du Maine Coon et de son look sauvage, il y eu une "mode des clones" Heido-Ho qui furent ainsi introduits dans la majeure partie des chatteries des années 1980. Bien que n'étant pas des chats fortement consanguins, leur utilisation intensive a introduit une consanguinité "incompressible" dans la plupart de la race. C'est en partie une raison pour laquelle certains élevages essaient d'incorporer du "sang neuf" par de "l'out-crossing" (technique consistant à choisir un chat "non inscrit" mais présentant toutes les caractéristiques du Maine-Coon et de le "marier" avec un chat avec pédigrée, seule la quatrième génération pouvant alors être reconnue).

La chatterie Tati-Han a également joué un rôle important dans la généalogie des coons avec Dauphin  , né en 1967, et premier Maine Coon a devenir "Grand Champion" (Polly Adeline Heidi-Ho descendait pour partie de ce mâle "marié" à Tatiana of Tati-Tan).

On appelle souvent Andy Katt, Bridgett Katt et Dauphin les "top 3". Leur contribution moyenne est de l'ordre de 50 à 55%. Autrement dit, ces trois chats "fondateurs" représentent la moitié de l'apport allénique à la race si l'on remonte aux fondations.

Le maine coon connaît un succès de plus en plus grand . Son apparence a beaucoup évolué ces dernières années .

On trouve actuellement 2 types de maines coons :

L’ancien type : museau court et très carré , oreilles de taille moyenne et une ossature lourde .

Le nouveau type : museau plus long , oreilles très grandes et placées plus hautes et un chat assez haut sur patte .

On retrouve bien entendu un mix de ces deux types pour avec diverses intermédiaires .

La plupart des Maine Coons d'aujourd'hui, amplement "travaillés" par la sélection humaine au cours de ces dernières décennies n'ont plus qu'un rapport partiel avec ceux de leurs ancêtres qui furent des "Shags naturels", l'homogénéisation recherchée ne pouvant que l'éloigner de ses racines naturelles...On peut donc dire que le Maine Coon est un chat de race "artificielle" d'origine "naturelle".

Il appartient donc aux éleveurs de limiter les dérives engendrées par ce que je considère comme des "effets de mode" et bien veiller à travailler un maximum pour baisser la consanguinité.

La race du maine coon, comme d'autres races populaires est désormais victime de son succès, et voit se développer de nombreux chats dits "d'apparence", notamment par le biais de sites d'annonces. Toutefois, sans pedigree , ce chat est considéré comme un « chat de gouttière », même si ses parents ont un pedigree et ne peut prétendre qu’à l’appellation de chat de « type » ou chat « d'apparence ». Cette appellation n’apporte aucune garantie, ni morphologique, ni comportementale, mais signifie seulement que le chat ressemble à un chat de race .